jeudi 19 juin 2008

Retard à l’allumage pour le passage du POS au PLU !?

Ecoquartier_valmeo_trihab (Les règlements d’Urbanisme : Plan d’Occupation de Sols – Plan Local d’Urbanisme)

Pas de prime à la casse pour nos anciens POS ? Nous avons passé pourtant notre contrôle technique, le Grenelle de l’environnement, et nous n’arrivons pas à nous débarrasser de cette ancienne machine qu'est le POS, ronéotypée, avec ses pages jaunies, d’un temps que les moins de 20 ans…

Vous aviez sorti vos meilleurs projets bioclimatiques et vos envolées environnementales,… remballez, ce n’est pas encore le moment, il faudra attendre ! Toute la bonne volonté des fonctionnaires ou élus de l’urbanisme, ne passera pas le cadre légal, le règlement ! Vous ne respectez pas le règlement !!!

Adieu votre avancée de toiture pour protéger le logement du rayonnement d’été, il faut respecter le toit à 2 pentes ; adieu votre toiture végétale qui intégrait la maison à son environnement et concourait à son isolation, seules les tuiles… ; adieu la bonne orientation sud,… il faut respecter l’alignement général des constructions ; oubliez la construction bois et les bardages protecteurs, seuls les enduitsen bonne harmonie avec les constructions environnantes… !?

> Du Néo-Provençal !!! Un point c’est tout ! Vous savez, celui qui n’a plus rien à voir avec l’architecture provençale paysanne ni des villages ni même des villes. Chaque période de 10 ans, les critères esthétiques, favorisés par l’administration, ont changé. Il n’y a pas plus de légitimité à conserver les maisons néo-provençales des années 90 que celles des années 70 que l’on voudrait, elles, voir disparaître. Le bon sens paysan avait élaboré des maisons adaptées aux chaleurs d’été, aux déperditions d’hiver,… que l’on ne retrouve pas du tout dans ce néo-régionalisme.

Nos maisons consomment plus que nos vieilles voitures !

L’application du Grenelle attendra, il "faut" respecter le règlement en attendant le PLU !!!

POURQUOI ?

Pourquoi les communes retardent-elles le passage au PLU ?

Imaginez-vous propriétaire de beaux terrains un peu éloignés du village, heureux de pouvoir vendre ce trésor, au prix fort, à quelques riches européens, pour 200 000 à 300 000 € le lot. Et voilà que l’on veut tuer la poule aux œufs d’or, en rendant inconstructible votre petit bout de propriété de planète, rien qu’à vous ! Et ce, au nom d’une densification et pour éviter un mitage,… alors que l’image même de l’idéal français est valorisée par la maison individuelle à 100 000 € ou à 15 € par jour, pour tout le monde. INCOMPRÉHENSIBLE !

Vous ne serez donc pas le seul propriétaire à venir demander à votre mairie de vous laisser le temps de vendre avant le passage du PLU. Vous serez accompagné par toutes les entreprises de constructions qui risquent de voir baisser leur nombre de chantiers et freiner l’économie.

La mise en chantier du PLU dans les villes et villages, ne se fera pas sans concertation, certes. Mais les intérêts contradictoires mettent en jeu de telles forces que je souhaite bien du courage, de la persévérance et de la disponibilité aux acteurs qui en comprennent les enjeux à long terme et en ont une vision globale, sociale, sociétale et environnementale. Cela s’appelle : le Développement Durable.

Les ABF (Architectes des Bâtiments de France) ont souvent réussi à préserver les cônes, ces collines sur lesquelles les vieux villages sont construits. Le PLU favorise le regroupement autour des centres, que risque-t-on comme pertes de patrimoine paysager dans cette bataille ? Ces mêmes ABF seront-ils ouverts à un mariage harmonieux avec une nouvelle architecture environnementale ?

Les responsables (élus et administratifs) sauront-ils saisir un objectif ambitieux, à long terme, sans être entravés par la synthèse des petits intérêts particuliers de leurs électeurs ou de leurs administrés ? Pour une « Urbanisation vertueuse » qui soit plus verte que tueuse d’environnement.

Nous aurons à compter sur la créativité des architectes et des Maitres d’Ouvrages. La clientèle évolue, les promoteurs arrivaient à vendre n’importe quoi, mais la crise immobilière naissante ne fera qu’augmenter l’exigence des acheteurs qui demanderont plus de critères environnementaux et de performances énergétiques. Et ils ne se contenteront pas d’une étiquette HQE sans exigence de résultats ! Quels programmes immobiliers seront prêts, pour cela, au moment de la livraison ? et avec quel label efficace ?

Si la population continue à être sollicitée par l’objectif environnemental, l’acceptation d’une construction durable, bioclimatique, le bois, les éco-quartiers,… seront plus facilement acceptés et même encouragés. C’est déjà le cas pour les équipes municipales qui ont fait campagne sur ces thèmes là.

L’opportunité de choisir la qualité des villes et des villages que nous côtoierons pendant quelques dizaines d’années va dépendre de l’intelligence et de l’imagination créative mises en jeu dans l’établissement de ce PLU. Ne pas retomber dans la frénésie de construction, aux lourdes conséquences, de l’après guerre, c’est l’enjeu ! Mais au contraire, inventer une « machine », qui ne sera pas une nouvelle carrosserie au POS, mais un vrai éco-moteur à mieux vivre ensemble dans nos villes et villages en accord avec l’environnement.

Proposition : Si on ne peut faire reposer la responsabilité d’accepter un permis de construire, outrepassant la règlementation des POS actuels, sur les épaules d’un seul instructeur, il faut la répartir. Avec la création d’une commission multidisciplinaire (2 à 4 pers. maximum) en charge des projets exemplaires, à caractères environnementaux et/ou contemporains, ceux qui anticipent l’application du PLU ou appliquent les directives du Grenelle, seraient étudiés dans leur contexte et seraient, une fois acceptés, référents localement pour préparer l’application du PLU.

Ce PLU devrait également s’élaborer avec des équipes multidisciplinaires (les spécialistes, bien sûr + sociologues, artistes, associations de terrain,…). La problématique est systémique, en ne la laissant pas aux seuls spécialistes de l’urbanisme les dégâts collatéraux seront minimisés.

Bruno Bazire -

3 commentaires:

Guine a dit…

Oui marre des petits pouvoirs de quelques élus qui décident seuls du côté esthétique des choses (mais qu'est-ce que l'esthétisme ; chacun peut en donner une définition !).
Encore une phrase qui veut tout et rien dire dans nos vieux POS : "il faut que les choses s'intègrent dans l'environnement déjà existants" ! super !!
On en est pourtant plus aux prémices sur le thème de l'environnement, ça va faire 20 ans qu'on en parle, que ces messieurs les élus reçoivent de la documentation spécifique qui leur est destinée et qu'ils découvrent des choses lorsqu'on parle de toiture végétale ou bien qu'ils nous demande en combien de temps brûle une maison en bois (idem pour les assureurs qui nous demandent une sur-prime pour les risques incendie pour une maison en bois ou en paille !!)... quel bande de rétrogrades !
On arrive pas à faire bouger le monde avec des gens comme ça qui refusent des permis de construire en 3 jours en nous disant qu'une maison bioclimatique en fuste est un RANCH !!! qui ne s'intègrera pas dans l'environnement existant.
Un pc pour une maison polluante en béton déposé par l'un de leur constructeur avec qui ils sont "maqués" à 100% de chance de passer.
Bref ras-le-bol quand on est jeune, qu'on souhaite le bien-être de sa famille et de son entourage (ni nuisance ni pollution), qu'on souhaite s'inscrire dans une démarche intelligente de bon éco-citoyen et qu'on vous claque les portes au nez ! Marre de la discrimination sociale quand une commune refuse de rendre un terrain constructible en dessous de 1200m2 : qui a les moyens ? pas les jeunes encore une fois !!

Guine a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
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